La prise en charge psychothérapeutique des enfants dits « TDAH » doit être spécifique
Qu’est-ce que le TDAH (trouble de déficit de l’attention/hyperactivité) ?
Le TDAH n’est pas un trouble psychopathologique, ni une maladie neurologique. C’est un trouble neuropsychologique complexe et invalidant.
Quels sont les symptômes majeurs ?
Il y en a trois : l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité.
Mais d’autres symptômes peuvent apparaître tels que la fluctuation des émotions, l’intolérance à la frustration, la difficulté à respecter les règles et les consignes familiales, sociales ou scolaires.
Quelles sont les conséquences ?
Tout ceci peut entraîner des relations conflictuelles entre les parents et l’enfant – l’enfant est souvent plus revendicatif ou cherche à avoir le dernier mot ; il peut se montrer défiant et exigeant.
En réaction, les parents peuvent se montrer de plus en plus directifs, critiques et coercitifs et peuvent avoir l’impression de passer leur temps à punir leur enfant. Le retentissement est important en termes d’estime de soi, déjà fragile chez ces enfants. Les parents éprouvent quant à eux des sentiments de frustration, de détresse et d’incompétence parentale. Le fonctionnement du couple et de la famille peut également s’en trouver altéré.
Le TDAH affecte aussi bien les interactions de l’enfant vis-à-vis de sa famille que celles des parents vis-à-vis de leurs enfants. Les parents se perçoivent comme moins compétents.
L’objectif thérapeutique va donc consister à développer les capacités d’attention, de maîtrise et de confiance en soi, de calme intérieur et d’écoute.
Un enfant en difficulté est un enfant qui ignore son potentiel
Un enfant de tempérament « agité » peut tout à fait développer ses capacités de contrôle, de maîtrise de soi et de calme intérieur.
En consultation, il est pratiqué :
- des exercices techniques : relaxation, respiration, attention, concentration…
- des exercices de pleine conscience* (les techniques de méditation sont utilisées comme thérapie de relaxation).
* Pleine conscience = née en Asie, pratiquée depuis des millénaires et développée par le thérapeute américain John KABAT-ZINN, la pleine conscience consiste en le fait de focaliser toute son attention sur un état donné ou sur un objet. Elle s’appuie sur une découverte récente des neurosciences : le moment où nous utilisons le plus d’énergie cérébrale est celui où nous ne « faisons rien ».
Les enfants hyperactifs sont en mode « faire » : ils sont hyper-investis dans le non-présent. L’objectif est de passer en mode « être ». – A cet égard, les grands-parents, qui vivent moins dans l’urgence, sont très importants dans cet apprentissage : l’enfant pourra aller à la pêche avec son grand-père ou faire un gâteau avec sa grand-mère. Il faut accepter de se poser, pour que l’esprit soit dans le présent, apaisé, sans jugement.
Quels sont les résultats ?
- Régulation émotionnelle : diminution du stress et de l’impulsivité, meilleure gestion de la colère
- Limitation des comportements auto-agressifs ou autodestructeurs
- Amélioration des capacités d’attention, de concentration et d’apprentissage
- Amélioration des relations interpersonnelles
- Renforcement de la confiance en soi : réassurance, revalorisation narcissique
- Développement de nouvelles ressources, nouveaux raisonnements, nouvelles émotions
- Renforcement du sentiment de liberté et de choix.
L’accompagnement parental est fondamental : il est difficile d’être parent d’un enfant ayant des difficultés de développement, en particulier sur le plan du narcissisme et de l’estime de soi. Le professionnel a un rôle essentiel à jouer en la matière.
Il est conseillé de solliciter parallèlement le soutien de l’Association HyperSupers.